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Texte libre

Point de départ: Bébert, chat et camarade de Céline

 

Pour la suite, nous verrons bien. Des articles de JBV, LB, SM et AT sur tout ce qui compte pour nous aujourd'hui : romans, essais, poésie, musique... quelques pointes picturales et inspirations théophiliennes de voyages.

 

Les idées, avis et lignes inspirées sont les bienvenus dans les commentaires.

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31 août 2006 4 31 /08 /août /2006 16:07

Gao Xingjiang

 

« La crampe »

 

Nouvelle issue du recueil « La canne à pêche de mon grand père »

 

 

Il nage. Cela fait déjà quelques temps qu’il s’est jeté à l’eau, alors que le crépuscule s'annonce et que le vent se lève. Il n’est qu’un petit point noir sur l’horizon assombri.   

 

Il s’est jeté à l’eau, pour impressionner la jeune fille au maillot rouge, espérant qu’elle le suivrait des yeux, ou tout simplement parce qu’il avait envie d’être le seul à évoluer dans cette mer d’encre.

 

Et c’est là qu’une crampe, une maudite et malencontreuse crampe le saisit. Il est loin déjà et Dieu seul sait ce qui va advenir de lui.

 

Un jeune homme lutte contre la mort, ou lutte pour la vie, alors que ses amis boivent en riant sur la grève. Un jeune homme échappe à une fin certaine, presque par miracle, mais n’a personne à qui parler : ses amis jouent au carte, ou dorment déjà. Alors, il retourne sur la plage et voit deux de ses compagnons se jeter à l’eau, ivres. Le vent souffle, et leurs voix se perdent au loin.

 

Bientôt, on ne les distinguera même plus sur la ligne maintenant floue que dessinent les nuages sur la mer, bientôt, ils ne seront plus rien du tout…

 

Gao Xingjiang ne cherche ni à juger, ni à condamner, juste à faire ressentir à son lecteur, à partir d’une histoire anodine, l’absurdité de l’existence, accrochée à un fil, et l’inconscience des hommes face à la mort.

 

Un recueil de six nouvelles, écrites dans une langue étrange, presque aseptisée, débarrassée de toutes métaphores. Des récits bruts, aussi poétiques ou violents que la vie même peut l’être…

 

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commentaires

B
rien, c'est certain:))))) bebert attend tes digressions et ta prose, chouchou....
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L
"Que ferait on sans toi?" dit Bébebert
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